A l’école Montessori, pas d’emploi du temps avec un instituteur, pas de cours de maths le lundi de 8h à 10h, de géographie de 10h à 11h. On applique une pédagogie qui suit le rythme de l’enfant, et lui permet d’apprendre par choix et par goût. Nous, on aimerait retourner à l’école!
L’école Montessori est installée à Strassen, rue des Romains. 97 enfants y sont inscrits, âgés de 3 à 9 ans et répartis dans quatre classes: trois maternelles et une primaire, où les âges sont mélangés.
Les petits de l’école Montessori ont eux aussi rejoint leur classe le 15 septembre,comme dans l’école publique. Sauf que dans cette école hors contrat, on applique la pédagogie de Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne née en 1870.
La rentrée a commencé mardi avec des croissants et les plus grands ont fait visiter l’école aux plus petits. Pour les responsabiliser, leur apprendre à évoluer ensemble.
Le principe est de respecter le rythme de l’enfant, de lui laisser son autonomie, de mélanger les âges et de respecter sa liberté d’apprentissage. «L’enseignant n’est pas intrusif», résume Dominique Godard, qui gère l’affaire avec son mari tandis que leur fils Guillaume s’occupe de la communication.
«Généralement, le travail intellectuel pour les petits de maternelles se fera plutôt le matin, et l’après-midi est consacré à des activités artistiques ou du sport», poursuit Dominique Godard.
L’école Montessori Luxembourg a ouvert en 2007. Les enseignants ont suivi un cursus spécialisé afin d’apprendre la pédagogie mise au point par le docteur Maria Montessori. Ils sont toujours deux ou trois par classe, afin de pouvoir bien encadrer les enfants. «On apprend aux enfants à s’organiser et à structurer leur pensée. L’enfant travaille pour lui-même et non pour ses parents ou pour l’instituteur.»
Ici, pas de bulletin de note, ni de devoirs à faire à la maison, mais une évaluation trimestrielle sous la forme d’un entretien entre l’enseignant et les parents.
Ils font des “projets”
On est assez loin de l’image de l’instituteur devant son tableau face à une classe où les élèves sont répartis en rangs. L’ambiance est plutôt celle d’une médiathèque, avec des tables réparties dans la pièce où travaillent les petits de l’école primaire.
Les projets sont liés à ce que les enfants ont appris petits: ils choisissent des images et rédigent quelques lignes pour l’expliquer. Ils apprennent beaucoup par eux-mêmes, selon leur envie du moment. Mais doivent aborder toutes les matières. S’ils ne le font pas naturellement, l’enseignant le leur rappelle gentiment.
Installées à une table, Aude et Katia, 9 ans, écrivent sur une feuille A3. «On a choisi le thème de l’histoire de l’homme, pour expliquer comment les hommes étaient avant, quand ils étaient des singes. L’idée est venue parce qu’on a trouvé plein de livres et de films sur le sujet. On a choisi ce sujet parce qu’il est intéressant.»
L’enfant apprend à finir chaque tâche commencée, à ranger systématiquement le matériel utilisé, à laisser sa place nette. «L’ordre extérieur crée l’ordre intérieur», explique Olivier Toussant, enseignant, citant Maria Montessori.
Des enfants calmes
«Nous n’avons pas de problème de discipline ici, les enfants sont aussi moins nombreux que dans une classe d’enseignement traditionnel, ils sont écoutés. Ils acquièrent des règles, une certaine autonomie. Comme il n’existe pas chez nous de système de notation ou de sanction, ils n’ont pas de règle imposée avec autorité. Ils ont un comportement responsable et ne craignent pas l’adulte», résume-t-il.
Ce qui frappe en effet dans ces salles de classe, chez les 3 à 6 ans comme chez les plus grands, c’est le calme. Même dans la classe de maternelle. Pas de cri, les enfants s’amusent, selon leurs envies et leur propre rythme. A la maternelle, l’enseignant doit constamment observer le comportement de l’enfant et l’aider si besoin à faire ce qu’il souhaite.
Intégration dès la maternelle
Si un enfant peut quitter le système d’enseignement Montessori pour intégrer une scolarité traditionnelle, il ne peut en revanche pas intégrer un cursus Montessori après la première année de primaire. Comme indiqué sur le site internet de l’école, «le suivi d’une formation Montessori en classe de maternelle est préférable afin d’assurer la continuité et la cohérence de la pédagogie appliquée aux élèves».
L’école Montessori semble être vraiment une chance pour les enfants. Certainement aussi pour les parents. Mais en tant qu’école privée, elle a bien sûr un coût: il faut compter près de 6.000 euros (repas et goûters inclus) par an pour un enfant.
Anne Fourney